Parigi Catania solo andata
Je me réveille avec les cris des marchands des quatre saisons, "cipuddi, kakocciuli" dans ce dialecte dont j'aime la rondeur et la sensualité, les klaxons impatients, le fracas des voitures sur les pavès irréguliers, taillès dans cette pierre de lave, noire, que l'on retrouve si souvent dans les maisons, les églises.
Ce joyeux et incessant vacarme ne m'empeche nullemnt de me laisser capturer par la beautè majestueuse de l'etna, mon Olympe à moi, dont la silhouette presque paternelle fait partie de mon horizon, et que je l'aperçois de la maison, fumant tranquillement, grondant parfois. J'aime cette Sicile, pétillante, euforizzante et turbulente meme, le désordre de ses rues, la gentillesse de ses habitants,et je ne me lasse pas d'etre séduite, bousculée, enchantée, surprise, bouleversée, amusée par ce joyeux désordre.
Là ou je vis, dans le Parco de l'etna, bat le coeur d' une Sicile authentique, sauvage, primordiale : je pense a ces quelques mots de Leonardo Sciascia, cet écrivain sicilien, libertaire et spirituel, pour lequel j'ai une tendresse particulière, que "l'intero Sicilia è una dimensione fantastica, come si fa a viverci senza imaginazione". C'est aussi un peu grace a lui que la Sicile m'est entré dans le coeur, avec beaucoup de douceur et de fureur aussi. Je ne savais pas encore que l'on ne revient pas indemne d'une rencontre avec elle.