Départ, retour, temps suspendu et retrouvé

A peine le temps de partir et revenir, survoler le triangle de la Sicile et l'hexagone de la france, un petit cours de géométrie intime et de géographie sentimentale en quelque sorte.

Image volée à travers le hublot, lors de mon retour. Alitalia m'a surclassée au départ de Charles de Gaulle et m'a offert une place en première classe.. avait-il quelque chose à se faire pardonner ou bien ma carte de MilleMiglia, de passagère fidèle l'aura attendri...

j'ai retrouvé avec bonheur le croustillant de la baguette, le gras parfumé des rillettes, la tendresse du rosbeef et les gris tendres et nostagiques des ciels du Nord. J'ai retrouvé aussi des gens que j'aiment et qui me manquent, bien que je ne sais pas toujours comment leur dire. J'ai mangé des huitres dont je raffole mais qui sont si dificiles à trouver ici et bu des petit vins délicats à la grace presque féminine qui vous font tourner la tete, un peu et briller les yeux.

Je ne résiste pas au plaisir d'en coller une seconde. Un peu plus près du paradis, et puis...

L'arrivée sur Catane,  toujours la meme émotion, intacte. (la photo n'est pas de moi, je l'ai chipée je ne sais plus où, de toute façon il est impossible de faire fonctionner les appareils électroniques lors du décollage ou de l'atterissage, je n'avais pas le choix, seuls les nuages sont autorisés alors)

En retrouvant mon ile j'ai retrouvé ces quelques lignes d 'Aimè Césaire qui nous a quitté il y a quelques jours. C'est vrai qu'un poète comme une personne qui vous est familière ne meurt jamais tout à fait, et c'est tant mieux.

"Iles, cicatrices des eaux

Iles, évidences de blessures

Iles muettes, iles informes "

Ces mots ont été écrits pour son ile avant tout, mais je trouve qu'ils vont bien à la Sicile.(je venais d'apprendre que le psychonano comme l'appelle Bepe Grillo avait rejoué "le retour III" applaudi par plus de 60 pour cent des Siciliens.... son alliance avec la Ligue du Nord et leurs nostalgies fascistes m'a un peu serré le coeur. j'ai pensé malgré moi à Giovanni Falcone qui dans livre "Cose di Cosa Nostra" écrit "Si muore generalmente perché si è soli o perché si è entrati in un gioco troppo grande". Aujourd'hui Giovanni, je ne sais pas si le jeu dans lequel tu es entré ètait un peu trop grand, mais la seule chose que je sais c'est que tu dois te sentir seul )